Mémoire
Résumé
Notre recherche est une continuité des travaux de Nugier et Chekroun (2005) qui portaient sur le rôle des émotions morales dans le contrôle social endogroupe : « Tu me fais honte ! ». Leur étude a permis de montrer le rôle des émotions morales dans l’effet « brebis galeuse » (Marques, Yzerbyt & Leyens, 1988), c’est-à-dire que les individus sont plus sévères envers un déviant lorsqu’il est du même groupe car ils ressentent plus d’émotions morales que lorsque le déviant appartient à un exogroupe. Notre recherche a permis d’étudier le rôle de la stéréotypicité du comportement déviant dans les relations intergroupes. Notre hypothèse porte sur l’effet de la stéréotypicité du comportement déviant et des émotions morales sur le contrôle social. Dans notre étude, les participants (N=115) avaient pour but de remplir un questionnaire à la suite de la description d’un comportement soit stéréotypique de son groupe d’appartenance (un individu commet un comportement irrespectueux des normes sociales par exemple) soit non stéréotypique de son endogroupe. La stéréotypicité du comportement déviant de l’individu et les émotions morales éprouvées par les participants ont effectivement un effet sur le contrôle social.
Mots-clés : Contrôle social ; stéréotypicité du comportement ; émotions morales ; déviance ; identité sociale
Stéréotypicité, émotions morales et contrôle social
Introduction
Dans notre société, les individus doivent se conformer à certaines normes du groupe social auquel ils appartiennent. Pourquoi agissent-ils ainsi ? Quelles seraient les conséquences d’un comportement contre normatif d’un individu et notamment si celui-ci est stéréotypique du groupe d’appartenance ? De nombreux psychologues se sont intéressées à ces questions notamment Schachter (1951), Sherif (1936) et Asch (1951) qui ont travaillé respectivement sur la pression à la conformité, sur les normes et sur le conformisme. Pour Sherif