méthodologie dissertation 2
MÉthodologie de la dissertation.
(synthèse effectuée à partir des travaux de Dominique Folscheid, Jean-Jacques Wunenburger, Christian Godin, Jacqueline Russ, Yolaine Polirsztok, Nathalie Nieuviarts)
On pourrait comparer l’élaboration d’une dissertation philosophique à la mise en scène littéraire d’un drame. En effet, l’activité philosophique suppose la mise en évidence d’un conflit entre les idées, qu’il s’agit d’expliciter et de chercher à résoudre. C’est pourquoi le plan d’une dissertation doit, à la manière d’une tragédie, passer par des moments critiques, pour mener une action (celle de la pensée) à son terme.
On ne doit pas croire naïvement que le discours tient sa légitimité du seul fait qu’on le prononce ou même qu’on le compose : aucune légitimité ne peut être tirée d’un fait. Le discours doit donc toujours montrer qu’il se tient parce qu’il est légitime, non qu’il est légitime parce qu’il se tient. Il s’agit d’exposer l’argument et de vérifier sa teneur, sa légitimité "en raison".
On ne peut mettre au jour les fautes de méthode qu’après coup, on ne peut pas partir d’une "bonne" méthode pour confectionner infailliblement une bonne dissertation. Il faut faire, produire, écrire, pour se tromper, pour avoir quelque chance de progresser, et il faut se tromper pour apprendre, peu à peu, à faire. Il n’y a pas de mode d’emploi général valant pour tous les sujets qu’il suffirait d’appliquer à n’importe quel cas ; il n’y a pas de rhétorique passe-partout et magique, mais seulement des règles d’usage qui permettent d’apprendre des coups de main, de bons réflexes, des réactions adaptées. Pour bien disserter, il faut écrire de son mieux. Cela veut dire connaître ses défauts les plus courants, apprendre à y remédier peu à peu. La dissertation philosophique doit être composée de tout ceci : correction de la langue, effort de mise en forme d’une pensée qui se cherche et qui ne craint pas de le montrer, travail plus ou moins réussi et