Méthodologie d'analyse sectorielle
Secteur et dynamique des systèmes productifs locaux : l’exemple de Grenoble
Christian Genthon Lepii-UPMF
Résumé La dynamique des systèmes productifs locaux a principalement été analysée comme la capacité à développer/exploiter des ressources locales (l’atmosphère industrielle). Un certain nombre de travaux récents analysent les évolutions des districts industriels en mettant en avant l’impact de la globalisation comme choc externe. Nous pensons qu’il faut aller plus loin dans l’analyse de la dynamique temporelle des districts industriels et que c’est le niveau sectoriel qui peut permettre d’appréhender les évolutions : c’est la capacité du local à s’intégrer dans l’organisation industrielle du secteur qui déterminerait la croissance ou la décroissance d’un cluster. Cette hypothèse est testée empiriquement à partir des deux principales composantes du district grenoblois que sont l’informatique et les semiconducteurs. Les résultats de ce travail montrent que le secteur informatique n’a pas réussi à s’intégrer au (ou à intégrer le) changement du régime de concurrence de cette industrie qui a eu lieu au milieu des années 1980. A l’opposé, le secteur des semi-conducteurs a réussi une intégration dans le régime de concurrence de l’industrie. Mots clés : Systèmes productifs locaux, dynamique temporelle, informatique, semiconducteurs.
Introduction Les travaux sur les systèmes productifs locaux, ici appelés districts industriels ou clusters, font rarement une référence explicite à l’analyse sectorielle. Mais, même dans le cas ou une référence sectorielle est invoquée, l’analyse est non sectorielle et invoque des problématiques générales comme la globalisation ou l’évolution technologique (Sammarra & Belussi, 2006, par exemple). Il y a là un paradoxe car les districts sont fondés précisément sur une ou deux spécialisations sectorielles. Une des questions actuelles concernant les districts industriels est