Nalyse nuit rhénane
C’est à travers un texte aux multiples sens qu’Apollinaire nous fait ressentir son amour de la Rhénanie.
En effet, dans ce poème l’irréel se mêle au réel, l’opposition des deux premiers paragraphes en est l’exemple : « Ecoutez la chanson lente d’un batelier » s’oppose à « que je n’entende plus le chant du batelier ». « Cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds » s’oppose « aux nattes repliés ». A travers ces oppositions, le narrateur cherche à se défaire de l’influence maléfique que possède le chant du batelier sur lui. Il confronte ces troublantes apparitions à des images bien réelles. Les expressions que l’auteur emploie sont également troublantes, « le vin trembleur comme une flamme » indique qu’il est certainement ivre, il déraisonne, on ne voit pas vraiment où il veut en venir : « Le Rhin, le Rhin est ivre ou les vignes se mirent » La scène qui se déroule est également difficile à cerner, on peut imaginer qu’il se trouve dans une taverne où les « filles blondes » pourraient être les serveuses tandis que l’ordre que lance le narrateur au début du poème « Debout chantez plus haut en dansant une ronde » s’adresse aux hommes et aux femmes qui font la fête dans cette même taverne.
De plus, la structure du poème est étrange. Constituée d’Alexandrins et finissant par un vers inattendu, on pourrait croire qu’il s’agit d’un sonnet. Mais un sonnet est normalement constitué de 14 vers alors que Nuit Rhénane n’en contient que 13 (chiffre maléfique et symbolique), comme si l’auteur avait effacé le dernier. Il faut avouer que le dernier vers laisse au dépourvu : « Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire ». Cette phrase est chargée de mystère, le lecteur