NAPOLEON, L'ART DE GUERRE
Grand : la guerre est mouvement, elle se gagne avec les jambes des soldats, pour surprendre l’ennemi, pour le poursuivre lorsqu’il est battu, pour se mettre en sécurité en cas de S’il est très difficile de dire ce qui est original dans la stratégie napoléonienne, il est patent qu’on ne fit plus la guerre après lui comme on la faisait avant.
Premier élément, l’époque napoléonienne fut celle de l’entrée en conflit des idéologies : pour simplifier, on se battait pour les « idées nouvelles » contre l’« Ancien Régime ». Même si Napoléon, lui-pragmatique, pensait la diplomatie sur un mode plus traditionnel qu’idéologique, cette conception de la guerre s’imposa peu à peu. À la fin de « l’épopée », ça n’étaient plus les monarques qui, comme jadis, se faisaient la guerre mais des nations qui s’affrontaient : la bataille de Leipzig, perdue par Napoléon en 1813, fut d’ailleurs baptisée « la bataille des Nations ». En conséquence, l’époque napoléonienne vit apparaître les « masses » (remplaçant les mercenaires) sur le champ de bataille, ce qui entraîna la mise au point d’un commandement et d’une logistique adaptée. Les effectifs furent plus nombreux que par le passé et sans cesse en hausse : on estime à environ deux millions le nombre d’hommes qui servirent dans les armées napoléoniennes. Il fallait les habiller, les