Napoléon: une chance pour l'allemagne?
« Napoléon: une chance pour l'Allemagne ? »
Devenu Premier Consul de France en 1799 après le « coup d'état du 18 Brumaire » puis s'étant lui-même sacré Empereur des Français en 1804, Napoléon Bonaparte marqua, en ce début de XIXème siècle, l'histoire de « l'Allemagne » de son sceau. En effet sa politique de conquêtes ébranla l'Europe entière et plus particulièrement les pays de langue allemande qui, étant situés au coeur de l'Europe, constituaient un enjeu majeur pour celui qui aspirait à construire un « Grand Empire ». L'Autriche et la Prusse, de par leur statut de grandes puissances dans ce conglomérat d'Etats et plus largement de grandes puissances européennes, représentaient en outre un obstacle à cette réalisation. Si les guillemets s'imposent lorsque l'on parle d'« Allemagne », c'est que « l'Allemagne » en tant que telle n'existait pas encore à cette époque: il s'agissait alors de ce qu'on appelle habituellement le « Corps germanique », une multitude d'Etats territoriaux (plus de trois-cents) de tailles très variables et de villes libres, résultat de l'émiettement progressif connu par le Saint Empire romain germanique depuis le XIIIème siècle, Saint Empire qui subsitait toutefois sous la forme d'une sorte de « confédération » politique avec à sa tête l'Autriche et qui englobait donc tous ces Etats. Le court « règne » de Napoléon bouleversa profondément l'organisation de ce Corps germanique dans les tous les domaines si bien que, selon Jacques Droz, le mythe napoléonien y fut souvent plus fort et y vécu plus longtemps qu'en France même. En effet, la carte de l'Allemagne est, en 1815, profondément modifiée, simplifiée, rationalisée, le Saint Empire a disparu et c'est au cours de la domination de l'Europe par Napoléon que les pays de langue allemande connurent une période de profondes réformes dans les domaines politique, administratif et social – la « deutsche Reformzeit » à partir de 1807 notamment –, réformes insufflées par les autorités