Napoléon a-t-il trahit la révolution?
En parlant de la révolution, Napoléon dit « je veux achever ce qui n’est qu’ébauché ». Il se pose donc, dès son arrivée au pouvoir le 19 Brumaire an VIII (10 novembre 1799), comme l’héritier et le défenseur des principes révolutionnaires : « La souveraineté du peuple, la liberté, l’égalité, ces bases sacrées de la constitution, demeurent encore : il faut les sauver ! ». Cependant, bien qu’il bénéficie du soutien populaire, les élites éclairées critiquent vivement son coup d’Etat contraire aux principes démocratiques et voient dans l’Empire le retour d’un pouvoir autoritaire et personnel, symbole de l’Ancien Régime. Or, l’une comme l’autre, ces approches doivent être nuancées : en effet, la révolution, entre 1789 et 1799, est loin d’être uniforme et toute démocratique, quant au pouvoir napoléonien, ses excès peuvent rappeler ceux des rois de France mais aussi la Terreur révolutionnaire. Le régime napoléonien marque-t-il alors une restauration avant l’heure ou la victoire