Nelsom
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Avocat et homme d'État sud-africain (Mvezo, district d'Umtata, 1918).
1. La prise de conscience
1.1. Jeunesse et années de formation (1918-1941)
Le jeune Mandela avait pour prénom Rolihlahla, qui, en Xhosa, au figuré, signifie « fauteur de troubles ». Né dans l’ancienne région du Transkei, Nelson Mandela appartient à l’élite bantoue d’Afrique du Sud. C'est à l'école qu'il reçoit le prénom de Nelson, britannique, comme l'éducation qui y est dispensée en anglais par les missionnaires protestants. Son grand-père est le petit-fils du chef xhosa Ngubengcuka, et son père le principal conseiller du chef suprême des Thembous Appartenant au clan Madiba des Thembu, on l'élève pour devenir conseiller du prince, comme son père. Il est le témoin attentif de la procédure coutumière de délibération chez les Thembu, où tous, grands et humbles, peuvent s'exprimer jusqu'à ce que soit atteint le consensus, ce qui lui paraît bien plus démocratique que l'oppression d'une minorité par la majorité. À 20 ans, il entre à l'université de Fort Hare, réservée aux Noirs. Il y étudie l'anglais et l'histoire des civilisations occidentales.
1.2. L'engagement (1941-1947)
En 1941, à Fort Hare, il participe avec Oliver Tambo (1917-1993) à une grève et refuse de réintégrer l'université après quelques jours d'exclusion. Il quitte alors la région du Transkei pour échapper à un mariage arrangé et gagne Johannesburg, où il vit d'expédients tout en poursuivant ses études par correspondance. En 1943, il entame une licence en droit, à la prestigieuse université du Witwatersrand, où il côtoie pour la première fois des étudiants blancs. Un de ses amis, Walter Sisulu (1912-2003), lui fait connaître l'African National Congress (ANC), organisation alors élitiste et strictement légaliste. Il y adhère en 1944 et participe avec W. Sisulu et O. Tambo à la réflexion politique au sein de l'exécutif, qui aboutit à la