Nikoski
Les trois personnages en fuite se retrouvent dans un quartier d’immigrants à Montréal. Déracinés, Joyce et Noah retrouvent un faible esprit de famille auprès de Maelo, originaire de la République Dominicaine, qui tient une poissonnerie dans l’est de la ville. « Arrivé seul en plein milieu de l’hiver 1976, il a tout appris à la dure : le froid, le français, la géographie de Montréal, la bureaucratie, la Radio-Canada, le pâté chinois, le chômage de Guy Lafleur. » Côtoyant de près les nouveaux-arrivants, Joyce et Noah s’identifient à ces déracinés, ils s’adaptent volontairement à leurs étranges habitudes et à leur solidarité de clan : « Pour Maelo, un immigrant peut être égaré, confus, réticent, épuisé, exploité, peut refuser de s’adapter, sombrer dans la déprime, croupir dans la nostalgie – mais jamais il ne doit s’abaisser à être orphelin. »
Joyce provient d’un village de pêcheur de la Basse-Cote-Nord : la seule route qui y passe est celle de la fuite. Débarquée à Montréal en pleine nuit, elle se retrouve seule au milieu de cette ville comme au milieu de la mer. L’imaginaire enflammée par les aventures de ses deux ancêtres pirates, Alonzo et Herménégilde Doucette, et par l’histoire de sa tente Leslie Lynn Doucette, arrêtée et jugée aux États-Unis