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Prologue
Un parfum monta lentement dans ses narines, mélange subtil d’amertume et de sucre, emplissant son nez du parfum si particulier du café. Elle ferma ses yeux, lentement et approcha la tasse de ses lèvres. Elle caressa du bout de celles-ci la tasse blanche et les trempa dans le liquide encore chaud. Le goût, d’abord onctueux et fin, se fit plus fort, corps, pour enfin baigner ses papilles de la saveur inimitable et caramélisée du Latté Machiatto. Elle éloigna verre pressé de son visage pour en rapprocher sa cigarette, en tira une longue bouffée qui remplit à son tour sa bouche se mêlant à l’arrière-goût sucré du breuvage. La fumée s’échappa de ses lèvres, sensuelle et voluptueuse en une danse aérienne. La beauté et la perfection de ce voyage olfactif autant que gustatif étaient uniques tant par leur aspect insaisissable que par la banalité avec laquelle il était perçut. En effet, la jeune femme sujette et actrice de cette expérience était perdue dans ses pensées et ne prêta pas plus attention à la saveur de sa boisson qu’à la combustion de sa cigarette, ni à la romance du jeune couple assis sur sa gauche. Les longues jambes s’effleurant, au rythme rapide de leurs pas, moulées dans des jeans qui passaient a son côté croisées par celles devinées sous le tissu synthétique des pantalons de smoking lui étaient tout aussi égales. Ce n’était pas non plus le ronronnement mécanique de ces voitures, premières utilisatrices matinales du boulevard goudronné, ni le bruissement des conversations ensommeillées, ni encore l’absurdité magnifique du chant de ce merle en pleine mégapole, pas plus que le bruit pressé des talons et des escarpins martelant le trottoir sur le quel était fixé l’attention de la demoiselle. Elle était comme absente, indifférente à ce début de frénésie Parisienne et bien qu’étant assise à la terrasse de ce café des Champs Elysées, elle aurait tout aussi bien pût se trouver perdue dans une brasserie de province ou encore dans