Notions de langage et frontière dans les films de Jean-jacques Annaud
Cette notion est parfois associée à des différences de culture, faisant office d'interdiction. Dans l'Amant, 1992, par exemple, les deux tourtereaux sont confrontés à l'impossibilité légale d'être ensemble à cause de leur nationalité: un chinois et une adolescente de quinze ans en Indochine ainsi que de leur différence d'âge :17 ans d'écart et elle mineure.
Egalement, les personnages dans les films d'Annaud associent parfois leur nationalité propre à une autre bien différente, les situant ainsi à la frontière entre deux cultures. C'est le cas de la traductrice dans Dans Deux frères, 2004, aux origines asiatiques, maîtrisant à merveille le français, qu'elle a appris à l'école. Le chinois dans l'Amant, est aussi occidentalisé, il porte le costume, a fait ses études à Paris, il n'a plus l'attitude d'un chinois tel qu'il serait au sein de son pays.
Nous pouvons distinguer également une frontière évidente entre humanité et animalité, dans Deux frères, ou encore L'ours, 1988, l'homme vient arracher l'animal à son milieu naturel. Consciemment ou non, il le désanimalise. Dans Deux frères, Sangha se retrouve dans la chambre d'un enfant (Raoul) et devient un jouet, au service de l'homme, à l'image de l'animal domestique. Dans la même optique, son frère Koumal est emporté dans un cirque qui fera de lui un être n'agissant plus par ses propres volontés mais par les ordres des dompteurs.
L'homme et l'animal sont complètement hybrides dans Sa Majesté Minor, 2007, d'un point de vue aussi physique que «psychique» : en effet, le héros est mi-homme, mi-cochon et il agit comme un animal, avec son impulsivité, son naturel, apprenant une sexualité spontanée, sans tabou, avec Pan, surnommé Satyre, mi-homme, mi-bouc.
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