Nourrir les homme
Problème de répartition
Il en est de la faim comme de la soif. Ce n’est pas un problème de richesse globale, mais de répartition de celle-ci. Ce n’est pas l’eau qui manque sur terre, mais l’eau n’est pas forcément là où on en a besoin. Les 250 hommes les plus riches du monde disposent de la même part de la richesse mondiale que les 3 milliards les plus pauvres. Pendant que les uns meurent de faim, d’autres souffrent d’obésité.
Selon la FAO, les disponibilités énergétiques alimentaires par personne et par jour sont de plus de 3 300 kilocalories dans les pays développés, de 2 500 dans les pays sous-développés, et de 2 700 pour l’ensemble du monde. Cela veut dire, mais en théorie seulement, que le monde produit déjà de quoi nourrir l’humanité tout entière.
La composition de l’alimentation est aussi à prendre en compte. Les modèles alimentaires des pays développés sont riches en énergie et en produits animaux. Les différents modèles traditionnels sont beaucoup plus riches en produits végétaux. Pour produire 1 kilocalorie animale, il faut 7 kilocalories végétales. Pour les 3 500 kilocalories des pays les plus riches, qui contiennent 1 400 kilocalories animales, il faut en réalité produire 11 900 kilocalories végétales. Pour les 2 000 kilocalories du Sud (qui contiennent seulement 80 kilocalories animales), il ne faut en produire que 2480.
La disproportion apparaît dans toute son ampleur. Si la consommation de produits animaux dans les pays pauvres est de toute évidence insuffisante, il est tout aussi évident que celle des pays riches est excessive. Excessive en ce qu’elle est la cause des maladies les plus répandues dans ces pays, maladies cardio-vasculaires, cancers, obésité. En Europe, on estime déjà le coût de l’obésité à quelques 60 milliards d’euros. Plus que ce que coûte la politique agricole commune (PAC).
Un problème commercial :
Les trois quarts des hommes ayant des difficultés alimentaires sont des