Elle avait 22 ans, il en avait 26. Anna et John s’aimaient énormément. John gagnait l’argent qu’il fallait pour faire vivre leur couple. Il était propriétaire d’une petite gazette locale dont le succès devenait grandissant. Anna était heureuse dans son rôle de femme au foyer. Leur vie semblait toute tracée : se marier, avoir des enfants, vieillir ensemble. Ils vivaient dans un petit cottage, heureux, dans un village britannique près de Norwich. Le 4 novembre 1896, Anna Deschamps préparait le dîner, du potage aux carottes qu’elle faisait parfaitement ; son mari en raffolait ! Alors qu’elle commençait à dresser le plat sur la table, quelqu’un toqua à la porte. Elle défit les différents crochets placés en guise de verrou, et aperçut enfin le jeune homme qui lui tendit une enveloppe jaunâtre. « Cette lettre viens tout droit des États-Unis d’Amérique » déclara le garçon qui lui posa la lettre dans les mains et s’en alla dans les rues du village. La femme resta un moment immobile regardant le jeune homme disparaître puis examina de plus prés l’enveloppe. Elle la retourna, une note était inscrite au dos : « Pour John Rivoire». Elle en conclut qu’elle était destinée à son mari, qui ne s’était même pas rendu compte de l’absence de sa compagne, obnubilé par le potage et l’engloutissant à grande cuillérées. Anna lui posa la lettre sous le nez, il s’arrêta de manger et regarda l’enveloppe d’un air étonné, tout comme sa femme quelques minutes auparavant. Il l’ouvrit ; en lettres italiques était écrit : « Cher monsieur John Rivoire. Je me présente, George Neil, patron du Times à New York. Lors de mon voyage à Norwich, il y a 2 ans déjà, j’ai demandé à plusieurs passants de m’indiquer une bonne gazette dans les alentours. Apparemment vous êtes très apprécié. Lors de ma visite dans votre petite ville j’ai pu me rendre compte de votre succès j’ai aperçu de nombreux clients entrer et sortir. Je suis rentré à mon tour et j’ai commencé à faire la queue ; une fois