On est le mieux placé pour savoir ce que l'on pense et ressent
On pense en général qu'on peut se connaître soi-même, de façon à la fois véridique et complète. L'homme n'est-il pas « le mieux placé» pour savoir ce qu'il pense et ressent ? L'homme n'a-t-il pas un accès immédiat et transparent à lui-même ? La tradition philosophique elle-même commence avec cette injonction de la Pythie du temple de Delphes, à l'intention de Socrate : « connais-toi toi-même ». Mais en prodiguant ce conseil à Socrate, et à travers lui à tout homme, la Pythie l'incite à prendre conscience de son défaut de savoir, de son ignorance donc de la nécessité de se questionner pour découvrir qui il est vraiment. Et se connaissant soi-même mieux connaître autrui. La connaissance de soi-même n'est-elle pas en effet la plus utile et la plus difficile pour l'homme.
On pense que l’on se connaît spontanément soi-même mieux que quiconque et que savoir ce que l’on est et qui l’on est, est un privilège indéniable que le sujet a sur lui-même. Etant ce que je suis, me connaître est la chose la plus aisée, car je suis à moi-même l’objet le plus proche et le plus clair : je suis à la fois, dans une intime proximité, celui que j’ai à connaître et celui qui a à connaître. Aussi, nulle difficulté : je puis tout savoir de moi, immédiatement, par introspection.
La question "Peut-on se connaître soi-même ?" impose le postulat selon lequel la connaissance de soi n´est pas une étape obligatoire au sens où l´on peut vivre et mourir sans s´être connu. Il faut donc que tu mettes à la lumière les différentes raisons qui font qu´un individu ne peut pas se