On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset
A) La critique des nonnes
- Perdican accuse les nonnes d’avoir « formaté » l’esprit de Camille : répétition du mot « leçon » (l.6, 14) repris par les phrases ironiques : « ces femmes ont bien parlé ; elles t’ont mises dans le vrai chemin » (l.15-16). Elles ont profité de sa jeunesse pour l’influencer, comme le montre l’antithèse : « venir chuchoter à une vierge des paroles de femme » (5-6). Il emploie la métaphore hyperbolique du poison pour dénoncer la manipulation dont sont coupables les religieuses : « ces récits hideux qui t’ont empoisonnée » (21) ; elle suggère que le discours des religieuses est un poison puisqu’il agit contre le bien-être de Camille qui consisterait à épouser Perdican.
- Il remet en cause le contenu de leur discours qui fait l’éloge de l’amour divin : « Elles qui te représentent l’amour des hommes comme un mensonge » (l.2-3). Or, Perdican, par une habile antithèse, oppose l’amour humain à l’amour divin, qui est, selon lui, la seule véritable tromperie : « savent-elles qu’il y a pis encore, le mensonge de l’amour divin ? » (3-4).
- Perdican attaque alors l’ignorance des nonnes : anaphore (« savent-elles », 3 et 4). Il emploie le vocabulaire juridique dans une hyperbole pour souligner leur responsabilité dans la fausse conception de l’amour que se fait Camille : « c’est un crime qu’elles font » (4-5). Il les présente comme le véritable obstacle à leur mariage, et donc à leur bonheur mutuel : « il pourra m’en coûter le bonheur de ma vie » (17). C’est pourquoi, à la fin de la 1ère tirade, il se pose en juge de leur sort à travers une sentence lapidaire: « le ciel n’est pas pour elles » (18).
B) Une tirade habile et virulente
Perdican manie habilement le langage, est un bon rhéteur :
- Il emploie de nombreuses figures de style pour insister sur ce qu’il dit : anaphore (3-4), antithèses (2-4 ; 5-6) mais aussi chiasme (« l’amour des hommes comme un mensonge/le mensonge de