On Ne Nai T Pas Femme
“On ne naît pas femme, on le devient.” (Le Deuxième sexe, 1949)
Reformulation de la question
La féminité (le fait d'être femme, l'identité féminine, ou encore, avec une nuance, la condition féminine) est-elle donnée à la naissance (auquel cas elle serait imposée par la nature et se réduirait à une différence anatomique) ou est-elle acquise dans une histoire personnelle et collective
(auquel cas elle correspondrait à des rôles construits par et dans une culture) ?
Questionnement
Comment faire droit à la part de vérité de la formule, sans mettre en danger l'unité de la personne, écartelée entre naître et devenir, entre nature corporelle et liberté ?
La question nous place devant une alternative : faut-il opposer "naître femme" et le "devenir" ou faut-il tenter de les tenir ensemble, et dans ce cas, comment ?
Problème
Peut-on spécifier l'être femme sans opposer d'une manière dualiste l'être au devenir, la nature à la liberté et à la culture et au fond sans opposer le corps à l'âme (ou le corps à la personne), c'est-à-dire sans menacer l'unité de la personne ?
[Introduction]
Depuis notre tendre enfance, nous avons appris une règle de grammaire dont le sens nous semblait bien anodin : “le masculin l’emporte sur le féminin”. Par delà la convention d’accord, nous sommes conduits à entendre une signification chargée d’une histoire culturelle douloureuse, trahissant, dans sa naïveté même, une domination historique de fait bien réelle de l’homme sur la femme, qui est allée se loger jusque dans cette banale règle de grammaire.
[Reformulation/Questionnement] Que signifie alors en définitive, et dans ce contexte troublé, “être femme” ? Un état ? un rôle social ? une nature immuable ? une manière d’être culturelle et par là très relative ? une particularité seulement biologique ? Derrière la phrase provocante de Simone de
Beauvoir, “On ne naît pas femme, on le devient ”, que faut-il comprendre ? Par-delà des intentions
marquées