L'autocratie, la cleptocratie, la pornocratie (confere Félicien Rops), la démocratie encore définie comme un idéal, la tyrannie, l'autoritarisme, le césaro-papisme, la république ou encore la royauté sont tous des systèmes de gouvernance que l'Homme a connu depuis son apparition sur terre. Tantôt servi comme exemple de respect de l'humain envers ses congénères, tantôt comme un exemple de l'animal possesseur et sanguinaire qui se cache en son représentant, chaque système a connu sa part de gloire et de déboire. Mais ils se rejoignent tous en un point: Aucun d'entre eux n'aurait pu exister sans la part de Rêve qu'il offre à son peuple. Gouverner, c'est-à-dire diriger, administrer, gérer, exercer une influence sur quelqu'un voire un pouvoir politique par le biais du Rêve n'est-il pas une condition nécessaire dans une gouvernance? N'est-il pas une forme exemplaire du profit de la crédulité d'un peuple? N'aurait-il pas un rapport avec le fait que les mouvements politiques les plus marqués de notre histoire soutiennent des slogans pronant le Rêve lui-même? N'aurait-il pas mené à l'élection des personnalités qui ont su user de la vente d'espoir par nombre de moyens? Ou plutôt gouverner par le biais du Rêve n'est-il pas une condition nécessaire certes, mais aussi une condition non suffisante? N'est-il pas non plus la porte ouverte à certaines dérives? Est-il différent que gouverner par le biais d'une religion? Est-il réellement une "nécessité"?

Le premier point sur lequel nous devrions nous arrêter est "qu'on ne peut gouverner un peuple sans le faire rêver" (Jacques Attali), en insistant sur le fait que le rêve est une condition nécessaire à toute forme de gouvernance. De ce fait, l'histoire nous a démontré que toute forme de pouvoir mis en place sans mettre en avant l'espoir d'un avenir meilleur, de la domination d'un tel courant de pensée, de l'avancée de l'humanité ou de la libération d'un peuple a très vite périclité sous le poids d'une population à la fois