Option
bien
Les différences culturelles et ethniques sont elles incompatibles avec la paix sociale et les valeurs de la démocratie ?
Débat argumenté en classe de seconde
Exposé des élèves. Evolution de la problématique
I.Définitions
Au XIXe siècle, sous l'influence des positivistes, des théories tentent de classer les peuples sous différentes dénominations. Le mot "ethnie" reparaît dans le langage scientifique. Concept nouveau, difficilement saisissable, il ne se révèle bien souvent dans l'histoire qu'en terme d'opposition, d'exclusion, de conflit dans les relations que les hommes entretiennent avec leurs semblables.
Les Grecs désignaient par ethnos un peuple qui n'était pas organisé en cité, qui n'avait pas de système politique semblable au leur. Un ethnicus en latin était pour les Romains un païen, une terminologie reprise ensuite par l'Église catholique. Lorsque le mot est réutilisé au XIX e siècle, la notion de race est beaucoup plus présente dans la définition de l'ethnie; elle représente une population qui conserve le même fonds racial malgré des différences géographiques, linguistiques, comme le décrivit G. Vacher de la Pouge dans son ouvrage Les sélections sociales en 1896. De cette notion dérive la hiérarchisation des peuples en société dite civilisée ou dite primitive, et la détermination des caractères biologiques, deux principes valables jusqu'à la moitié du XX e siècle.
L'emploi du terme évolue à partir du moment où les ethnologues, les anthropologues, et les sociologues s'en emparent véritablement et en définissent les nouveaux contours. Il devient en effet plus judicieux d'utiliser le concept d'ethnie que celui, plus discutable, de race. L'expression "appartenance ethnique" est mieux acceptée que celle d'"appartenance raciale", car elle met en lumière, pour un groupe humain donné, la manière dont il se perçoit lui-même et est perçu par les autres. Le terme d' "ethnie" est alors utilisé pour