La langue orale se caractérise par des particularités phonologiques, morpholo- giques, syntaxiques et lexicales. La caractéristique la plus remarquable est le lexique. Celui-ci englobe une grande diversité d’unités, à savoir celles qui appartiennent à la langue orale de tous les jours, à la langue non-conventionnelle, et à la langue des jeunes, «souvent très vite assimilée par les moins jeunes par le biais des relations parents / enfants ou reprise par les médias, toujours friands de clichés et qui en rajoutent parfois dans la crainte d’avoir un métro de retard ».1 Son emploi, de la part des locuteurs, est spontané, souvent individuel au départ, original et parfois ludique, né de l’association situation-signifiant ou référent-signifié que fait le « créa- teur ». Ceci lui confère une grande mobilité. Le lexique de la langue parlée n’est pas immuable, et il se meut et évolue très rapidement. De plus, dans tous les aspects de la langue orale, « il faut distinguer soigneusement les niveaux de langue (parlée, argotique, populaire, familière, soignée, très soignée) qui affectent tous les aspects de discours : prononciation des sons, rythme, intonation, choix des mots et des structures des phrases ».2
Il ne sera question ici que des particularités d’ordre lexical et plus concrètement, d’une partie de ce lexique, qui est le vocabulaire de la fête dans deux langues mises en contraste: le français et l’espagnol. L’aspect bigarré et très coloré de cet ensemble dans l’une ou l’autre langue suscite de sérieux problèmes de traduction. Et le tra- ducteur a d’autant plus de difficultés que le recours aux dictionnaires bilingues est infructueux : en effet, les mots, à l’oral, sont sujets à de profonds changements, sou- mis aux caprices de la mode, à des va-et-vient incessants. Souvent, une unité nou- vellement apparue a bien du mal à s’installer dans la langue orale et ne dépasse