Louise Labé (1524-1566) est originaire de Lyon d’un milieu bourgeois, imprégnée de la culture italienne et latine. C’est une femme hors norme puisqu’elle est maître d’arme et fréquente les salons. A 16 ans elle tombe amoureuse d’Olivier de Magny c’est une amour pour le moins malheureux qui est à l’origine de beaucoup de ses poèmes. Dans ses poèmes elle parle d’amour instable « je vis, je meurs » de son 8eme sonnet est un titre frappant, il en est donc un exemple. C’est le poème le plus célèbre de Louise Labé, un sonnet dans la tradition pétrarquiste dont on voit l’influence. Elle y reprend la description de la passion et des sentiments contradictoires qui sont à l’origine de cette souffrance amoureuse.
Mais en quoi cette expression de l’amour est-elle originale ? Dans un premier temps nous analyserons la spécificité de ce poème et dans un deuxième temps nous essaierons de décrypter cette vision de l’amour que la poétesse veut nous faire partager.

Spécificité du sonnet

Les figures de styles sont présentes dés le début du 1er vers et développés tout au long du poème. Tout d’abord les antithèses qui sont omniprésentes, il y a un jeu sur les écarts. Elles renvoient surtout l’état physique et mentale et montre la dualité des sentiments : le plaisir et la souffrance qui sont marqués par les hyperboles : « tout à un coup je ris et je larmoie ». Les 2 quatrains sont construits sur l’antithèse et le parallélisme, le parallélisme redouble cette antithèse. Ils reposent aussi sur l’énumération des effets physique et de la psychologique de la passion, c’est une sorte d’accumulation des verbes et des adjectifs. « Je vis je meurs, je me brûle et me noie ». Dans ce vers elle compare aussi les éléments naturels : l’eau, le feu et la terre.
Dans les 2 tercets ce sont les erreurs de l’amour qui sont évoquées, le « Je » est la principale victime de cet amour.
Les sensations de chaleur ou de froid marquent la présence et l’absence de l’autre, nous sommes donc toujours