Organisation judiciaire en république du bénin
Depuis son accession à la souveraineté internationale La République du Bénin a connu une histoire constitutionnelle et politique mouvementée. Les années 1960 à 1972 ont été marquées par une grande instabilité avec la succession de plusieurs régimes civils et militaires. De 1972 à 1990, le pays a connu une expérience révolutionnaire militaro-marxiste dans le contexte de la guerre froide.
La déconfiture économique et sociale a conduit le régime en place à organiser une Conférence des Forces Vives de la Nation qui s’est tenue à Cotonou du 19 au 28 février 1990 pour définir une nouvelle vision de la politique et du développement.
Au lendemain de ces assises, la loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin a été adoptée. Dans cette constitution, le peuple béninois a opté pour la création d’un « Etat de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois tant dans sa dimension temporelle, culturelle que spirituelle »[1]
Cette constitution organise un Etat unitaire décentralisé, démocratique et laïque fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Seul le pouvoir judiciaire dont nous présenterons l’organisation retiendra notre attention dans le cadre de cet exposé. Pour ce faire, nous aborderons dans un premier temps l’organisation du pouvoir judicaire en République du Bénin (I) et dans un second temps, les principaux acteurs judiciaires (II).
I. L’organisation du pouvoir judiciaire en République du Bénin
L’organisation judiciaire du Bénin repose pour l’essentiel sur des principes remontant à la loi n° 64-28 du 9 décembre 1964. Le régime révolutionnaire avait profondément bouleversé cette organisation à travers