Paolo coehlo
Son aspiration pour la littérature fut aussi précoce que son besoin de révolte. Malheureusement, son père, désemparé par cet enfant difficile, le fit interner dans un hôpital psychiatrique alors qu’il n’avait que dix-sept ans. Bien des années plus tard, l’écrivain puisera dans cette expérience pénible le matériau de son roman Veronika décide de mourir. Ses parents le veulent ingénieur, Paulo aime le théâtre. Les années soixante voient l’explosion internationale du mouvement hippie. Paulo y souscrit, ainsi qu’à tous ses excès. C’est aussi durant cette période de révolution culturelle que le compositeur et interprète Raul Seixas lui demande de devenir son parolier. Leur association est un succès, et leur collaboration (qui dure jusqu’en 1976) contribue à changer le visage de la scène rock brésilienne. Hélas, le Brésil est alors aux mains d’une dictature militaire et les prises de position libertaire de Paulo dans ses différentes activités (journalisme, musique, bandes dessinées…) le désignent bientôt comme un élément subversif. Il fait de la prison et est soumis à la torture. Ironie du sort, c’est son « dossier psychiatrique » qui le sauve : il échappe au pire en se faisant passer pour fou.
Profondément marqué par cette expérience, Paulo Coelho aspire à une vie ordinaire. À vingt-six ans, il entre chez Polygram et rencontre sa première épouse. Cet épisode de « normalité » ne dure que quelques années. En 1978, il quitte femme et travail. C’est dans un lieu de mort et de souffrance, le camp de concentration de Dachau, que sa vocation d’écrivain prend un tournant majeur. Là, dans l’émotion du recueillement, Coelho a une vision qui se transforme en