Paris Balzac
Balzac est convaincu qu’il porte sur le monde parisien un regard aussi attentif, et scientifique, que celui de Fenimore Cooper sur les Mohicans.
« Sachons-le bien ! la France au dix-neuvième siècle est partagée en deux grandes zones : Paris et la province » écrit-il en 1843 dans La Muse du département
« Paris est un « pays sans mœurs, sans croyance, sans aucun sentiment ; mais d’où partent et où aboutissent tous les sentiments, toutes les croyances et toutes les mœurs. »
L’or et le plaisir y dominent : « Prenez ces deux mots comme une lumière et parcourez cette grande cage de plâtre, cette ruche à ruisseaux noirs, et suivez-y les serpenteaux de cette pensée qui l’agite, la soulève, la travaille. » La Fille aux yeux d’or. (1834-35)
Paris est un « un corps immense » vivant de la pulsation de son innombrable population.
Le « fantassin de Paris », « le flâneur instruit » au fait de « la science des manières » y trouve son miel car flâner est aussi une science basée sur « la théorie de la démarche. » Balzac se voit ainsi : un observateur de toutes les formes de la réalité parisienne.
Mais Paris n’est pas seulement évoqué dans les Scènes de la vie parisienne. Il apparaît sans les Scènes de la vie privée, les Scènes de la vie politique (Z. Marcas) ou les Scènes de la vie de province (La Muse du département ou Illusions perdues) comme dans les Etudes analytiques (La peau de Chagrin).
Paris est vu par tous les angles, des Tuileries aux prisons, du Faubourg Saint Germain au Quartier Latin ou la rue Saint Denis. Tous les groupes sociaux sont décrits, les princes et les ministres, les hors la loi et les prostituées, les boutiquiers et les grands hommes d’affaires. Tous les milieux sont vus, à l’exception d’un seul, celui des ouvriers.
Balzac, jusqu’à quatorze ans, est tourangeau. Pour lui, Paris est un rêve lointain à découvrir et à explorer.
Puis il s’y installe – en dehors de quelques voyages plus ou moins longs à l’étranger – jusqu’à sa mort, en