Parler pour ne rien dire
Décrypter le sujet
• Cette expression courante se présente comme une critique du bavardage vide qui ne parvient pas à cerner son objet. Il y a une opposition supposée entre « parler », c’est-à-dire échanger, communiquer, et « dire », qui impliquerait une manière d’exprimer la vérité, de désigner des choses positives et claires, avec un contenu certain.
• Parler pour ne rien dire, c’est utiliser le discours à vide, mais à quelles fins ? S’agit-il de séduire l’interlocuteur, de le convaincre, de le dominer, de passer le temps ? Dans ce cas-là, parler pour ne rien dire, est-ce la preuve d’une insuffisance ou une stratégie ?
• A priori, l’expression a un sens négatif mais on peut s’interroger sur une éventuelle dimension positive : parler pour ne rien dire peut avoir une utilité sociale. On peut également renverser la proposition et aborder l’idée de parler pour dire le rien, pour dire l’infime, voire ce qui se dérobe à la communication ordinaire.
• Parle-t-on vraiment pour ne rien dire ? Ne dit-on pas toujours quelque chose ? Le bavardage n’est-il pas aussi révélateur ?
Introduction
Il n’est pas rare d’entendre des personnes s’accuser de parler pour ne rien dire, notamment dans le domaine de la communication politique. Accuser quelqu’un de parler pour ne rien dire, c’est ramener son message à un pur bavardage coupé de la vérité et de la réalité, et donc le disqualifier totalement. Parler pour ne rien dire, c’est jouer avec la parole, bavarder sans « dire » la vérité, se contenter de communiquer sans apprendre quelque chose. Pourtant, si le sens premier de l’expression semble fortement négatif, on peut se demander si on peut toujours « dire » quelque chose lorsqu’on parle. Dans certains cas, la parole a un usage social et l’échange de paroles compte plus que son contenu. L’expression pourrait donc avoir un sens positif et ne pas seulement désigner une insuffisance de la parole, notamment à travers les trois œuvres au programme. Ainsi,