Parole perdue
Elle a été perdue, et une parole de substitution a été provisoirement adoptée.
Or, dans une voie initiatique, il n’y a pas de décadence sans restauration. La Parole perdue a été –ou sera- retrouvée.
La Parole est perdue à cause de la mort de son dépositaire. C’est le drame de la rupture dans la transmission d’un savoir.
La « recherche de la Parole », à laquelle est associée la prononciation de cette Parole, est l’essence de la démarche initiatique.
Dès le premier grade, la pénalité menace d’avoir la langue arrachée si les secrets du grade sont révélés indûment, ce qui aura pour conséquence l’impossibilité future de prononcer le Mot.
Sur le chemin initiatique, le voyageur approche l’indicible, en se frottant à diverses désignations du Nom, qui sont celles de la tradition hébraïque.
Dieu et Son Nom ne font qu’un.
Au 3e chapitre de l’Exode, Moïse demande à l’Eternel qui Il est. L’Eternel répond : « Je suis Celui qui suis… c’est là Mon nom éternellement, c’est Ma commémoration dans tous les âges »
Il est intéressant de s’arrêter un moment sur la question de Moïse et la réponse de Dieu.
La question de Moïse est : « si l’on me demande quel est Son nom, que dois-je répondre ? ».
En hébreu, cette phrase est très courte :
Li Mah Schemo Mah (A moi, quoi, son Nom, quoi) : 4 mots.
Si nous prenons maintenant la dernière lettre de chaque mot, ce sont celles du Tétragramme. Autrement dit, la réponse de Dieu est comprise dans la demande de Moïse.
Maïmonide dit que seuls les sages connaissaient le Nom sacré, et les mystères qui s’y rattachaient, et ils ne le communiquaient qu’à ceux de leurs disciples qu’ils considéraient dignes d’une telle confiance.
La parole agit ; elle profère le nom, elle nomme.
Dans le langage symbolique, le