Pascal et kierkegaard sous l’angle des oxymores, une problématique liée à la question du deus absonditus.
Pascal et Kierkegaard, deux penseurs que le temps sépare de près de deux siècles, mais qui abolissent cette distance dans une contemporanéité spirituelle étonnante ; même si, le basculement des époques entame la similarité des langages et engendre le remaniement des concepts et des références. La possibilité d’une confrontation de leur pensée se situe dans l’atmosphère sociale qui baigne leur existence et qui définit à ces deux époques un contexte d’errance de la pensée, une sorte de remise en question globale qui oblige à repenser ses appuis et impulse chaque fois un mouvement dynamique de la philosophie.
Pascal évolue dans un monde où la pensée tente de se reconstruire après que l’infinitisme cosmique l’ait laissée à son errance, Kierkegaard quant à lui aborde un monde sous influence grandissante de la philosophie esthétique qui trouve sa forme la plus achevée chez Hegel.
Au XVIIème siècle, l’infinitisme cosmique signe l’acte de décès de la représentation d’un univers fini et ordonné dans ses éléments. Ce modèle qui prend fin est celui de l’ontologie scalaire défini à l’époque médiévale qui assurait à l’homme sa place dans le grand sein de la nature. Ordonnant le sens de son existence à Dieu et définissant sa place au sein dans la hiérarchie des créatures qu’elle lui subordonne par l’entremise de la volonté d’un Dieu créateur et ordonnateur de sens. L’harmonisation et l’organisation du cosmos faisaient de lui l’étalon de référence de toute chose, celui auquel tout s’ordonnait selon un principe défini par les Ecritures. Mais les connaissances scientifiques qui pointent, ne laissent plus guère de place à cet univers clos sur lui-même. Ouvrant l’univers à l’infini, elles ne permettent plus à la pensée de penser un ensemble ; sans plus ni centre ni circonférence, l’univers échappe au sens et la pensée. Dès