Pascal, les pensées, la vanité
Que le monde ne soit que «vanité» (frg. 14) n’est pas à l’époque de Pascal une idée originale.
Le livre biblique de l’Ecclésiaste proclamait déjà : « Vanitas, vanitatum, et omnia vanitas = vanité des vanités, tout est vanité. », au sens étymologique de vide, de vacuité, que tout passe et se meurt.
Pascal s’inspire aussi de Montaigne (XVIème) et de l’idée que nous vivons dans un univers d’apparences qui abusent l’homme en lui faisant prendre l’accessoire pour l’essentiel.
II Une dénonciation renouvelée.
Le renouveau ne s’effectue donc pas tant dans le thème que dans son expression.
a) Pascal traque la vanité sous toutes ses formes.
Ses exemples pour dénoncer les apparences et le paraître (opposé à l’être, à l’essence, au profond et au stable), il les empreinte à : - L’expérience quotidienne : Voir aussi frg. 17, 18, 20. - L’Histoire : frg 13, 15. - Aux querelles théologiques : frg. 12, 16.
Il est ainsi stupide de rire de la ressemblance de deux visages, car cette ressemblance est extérieure à la réalité de ces deux visages. Frg. 11.
Avoir des « laquais » n’est pas la preuve de la réussite personnelle. Frg 17 et 15. « Il a quatre laquais ».
Ou encore les lois qui diffèrent selon le pays où l’on vit, comme si la justice et la vérité dépendaient de l’existence des frontières. Frg. 18 « Il demeure au-delà de l’eau » ou Frg 56.
b) Une dénonciation sous forme de démonstration.
Le frg 19 prend la forme d’une démonstration rigoureuse, presque mathématique, à la manière d’un théorème : « Si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même… »
Les phrases nominales possèdent quant ç elles, l’impact des vérités premières. La dénomination devient alors dénonciation : « Vanités des sciences » frg. 21 ; « Condition de l’homme. Inconstance, ennuie, inquiétude. » Frg 22.
III La vanité des rapports sociaux.
L’organisation et le fonctionnement de la société n’échappent pas d’avantage aux