Pascal, pensées, (pensée 484, section vii)
L’oeuvre de Pascal surprend par sa diversité et son inachèvement. Il est, comme chacun sait, à l’origine un scientifique. mais il se convertit en 1654, bien qu’il fût déjà chrétien cette expérience mystique du 23 novembre 1654, incite Pascal à se détourner du monde et des sciences profanes pour se consacrer à Dieu et à la défense du jansénisme qui est une forme exigeante du christianisme. Il mène la polémique des Provinciales contres les Jésuites en 1656—1657, puis revient aux mathématiques. Les dernières années de la vie de Pascal sont consacrées à la préparation d’une Apologie de la religion chrétienne que la mort l’empêche d’achever. les notes et les brouillons destinés à cet ouvrage constituent les Pensées.
Notre extrait se situe dans l’édition Brunschvicg dans la section VII intitulée ‘.Par essence, l’homme cherche à se connaître par la raison. L’invocation montre un dialogue fictif adressé « aux hommes» car la pensée de Pascal se veut universelle. La réponse au devenir humain est donné dans ce paradoxe «Vous ne pouvez faire une de ces sectes, ni subsister dans aucune ».
Les deux doctrines protagonistes dans leurs principes, sont pour Pascal les « deux plus célèbres sectes du monde et seules conformes à la raison ». Ainsi, l’homme prend forcément parti mais, chacune étant imparfaite, on en arrive à une impasse.
Cinquième paragraphe : l’allocution tend à condamner les deux applications de l’esprit la « superbe », c’est à dire l’orgueil et la raison (122—23) qui sont sources de concupiscence et de connaissance vaine. Les impératifs dévoilent la charge oratoire de cette condamnation. La grandiloquence concourt sous la plume de Pascal à « se moquer de la philosophie ».. Aux lignes 22, 23 et 24, les trois impératifs dénoncent toujours la faiblesse des deux principes philosophiques auxquels souscrit l’homme. Cette gradation vers le silence est reproduite dans les trois impératifs suivants