Paul Eluard, "Le sourd et l'aveugle"
Plan
1-Une critique de Gala et des surréalistes
2-La fin de l'aventure surréaliste
Introduction
"Le sourd et l'aveugle" est le 5ème poème de la seconde section "Mourir de ne pas mourir" du recueil "Capitale de la douleur", section qui trouve son origine dans un poème inspiré à Sainte Thérèse d'Avila vers 1580 où Thérèse nous écrit son calvaire, sa vie sans vivre, sa douleur et qui se termine par "que je meurs de ne pas mourir". Le titre est repris par Eluard comme la douleur de l'homme prisonnier d'une société étrangère à ses aspirations et qui ne rencontre plus d'écho dans la femme qu'il aime, devenue l'aveugle qui ne le regarde plus parce que lui est devenu sourd, qu'il ne l'a pas écoutée. Quelles idées ce poème lui permet-il d’exprimer quant au surréalisme ?
1-La critique de Gala et des surréalistes
"Le sourd et l'aveugle" le sourd étant Eluard, l'aveugle, Gala, montre autant les réticences d'Eluard envers les évolutions de mouvement surréaliste initié par André Breton, dont le personnage Nadja en est l'illustration par son internement à la suite d'excentricités, qu'envers Gala, la femme rencontrée dans un sanatorium et qui en 1923, date à laquelle est écrit ce poème a une liaison incestueuse avec le peintre Max Ernst qu'héberge le couple. Mourir de ne pas mourir, la section du poème est placée sous le signe des problèmes sentimentaux de ce ménage à trois. Mais les critiques s'adressent également aux surréalistes qui fustigent comme une hérésie la conception traditionnelle de la poésie chez Eluard. Eluard s'éloigne de plus en plus de ce mouvement dont il prend conscience des dérives, des dangers, et des excès. On le sait Capitale de la douleur, malgré sa structuration en sections repose sur une réalité intime, celle d'Eluard et de Gala inspiratrice et destinataire des poèmes et pour cette raison mal connue et souvent inintelligible en dehors des deux amants. Le "nous" qui commence le