PDUC
Il y a plus de deux siècles, Adam Smith soulignait le rôle du travail collaboratif dans un fameux texte sur la "fabrique d'épingles" : dix ouvriers travaillant chacun de leur côté ne parviennent pas à produire plus de 20 épingles par jour et par ouvrier. S'ils se spécialisent chacun dans une étape de la fabrication, les cadences montent à 4 800 épingles par ouvrier et par jour.
Problématique antédiluvienne
C'est là le principe même de la division du travail, "une problématique vieille comme le monde, et d'où découle en ligne directe la nécessité d'organiser les interactions entre les employés, de les faire collaborer et coopérer", confirme Serge Levan, consultant en management et en technologies du travail collaboratif chez Main Consultants. Toutes les entreprises de plus d'une personne font nécessairement du collaboratif, même si elles n'en ont pas toujours conscience.
L'entreprise a bien changé depuis l'époque où Adam Smith consignait par écrit ses observations : ce ne sont plus des épingles mais des informations qui circulent entre les salariés. "Les échanges se sont dématérialisés, et ils gagnent régulièrement en complexité", explique Serge Levan. Mais rien n'a changé du côté des décideurs : leur métier consiste toujours à améliorer la collaboration au sein de leurs équipes - en sus des décisions stratégiques. Depuis le début des années 1990, l'informatique est venue leur prêter main forte.
La révolution informatique ?
"Tout a commencé avec l'apparation de Lotus Notes à la fin des années 1980", explique Laurent Binard, PDG de Mediapps, et employé de Lotus à l'époque. "On doit le concept de TCAO (travail collaboratif assisté par ordinateur) à Ray Ozzie, un véritable visionnaire", qui est passé récemment dans les