Peine de mort est-elle justifiable?
Dans toutes civilisations antiques, le besoin d'ordre et d'harmonie des communautés s'est exprimé par la voix de la condamnation à mort. Les textes juridiques retrouvés au cours de l’histoire dans les sociétés mésopotamiennes, grecques, romaines ainsi que celles des hommes du Moyen-âge démontrent l’application de la peine de mort. D’ailleurs, pour beaucoup de philosophes anciens, cette sanction protège la vie des citoyens et répare le dommage causé par l’exécuté. Par exemple, Platon considère cette pratique comme moyen de purification puisque les crimes sont souillures. Protagoras, pour sa part, connaissant seulement le droit humain qui établit et sanctionne par une collectivité souveraine ceux qui menacent la cité, trouve sa garantie dans les exécutions. Aristote, pour qui le libre arbitre est le propre de l’homme[1], considère le citoyen comme étant responsable de ses actes : si crime il y a eu, un juge se devra de définir la sentence qui permettra d’annuler le dommage causé en le compensant. C’est de cette philosophie que fut inspiré le droit pénal du monde occidental qui domina le système juridique jusqu’au XVIIe siècle, l’époque où se font entendre les premières réflexions sur l’abolition complète de la peine de mort. Ce mouvement d’élévation fut introduit par Voltaire qui dénonça l’usage des supplices barbares et fut ensuite pris en charge par Beccaria qui publia un traité de délits et de peines dénonçant la condamnation à la potence. Cependant, il faudra attendre l’arrivée du XIXe siècle pour que cette pénalité universellement reconnue soit définitivement remise en cause et plus tard, à son abolition dans la majorité des pays du globe.
Face à l’horreur de certains gestes criminels, la société prononce un châtiment tout aussi irréversible : la peine de mort. Cette sentence qui tombe comme un couperet fut déclarée pour la dernière fois au Canada en 1962. L’abolition de la peine capitale est votée en 1976, mais