penone
Comme le remarque Didier Semin, les Souffles “[…] sont une sorte d’inversion du visible. Comme si tout à coup le souffle prenait corps. Ils ont un double statut qui leur confère une réalité ambiguë: à la fois trace et métaphore […]”. (“Giuseppe Penone” in L’Arte Povera, Edit. du Centre Pompidou, 1992). Trace, car lieu de vérité, liée à l’empreinte tangible du corps; métaphore, car le reste tourbillonnant de la sculpture est œuvre de l’imaginaire. Ainsi Penone habite les paradoxes, affectionne les limites et suggère, comme l’ajoute Semin, dans sa volonté de donner à voir l’impalpable, et ce qui n’est pas fait pour être vu, la dimension du sublime.
“Avec les Souffles sculptés, je voulais à nouveau réaliser quelque chose de mythique. Rendre solide ce qui est immatériel, comme le souffle, c’est une contradiction, et la contradiction est toujours un élément excitant qui stimule l’imagination.” (“Entretien avec Giuseppe Penone”, art. cit.)
Reprenant l’ancien mythe biblique de la Création où le souffle de Yahvé est donneur de vie, comme aussi le mythe grec de Prométhée et d’Athéna où le souffle de la divinité anime la matière inerte, l’artiste est celui qui donne vie à la matière, lui insufflant l’anima. Le choix de l’argile comme matériau de l’œuvre, ainsi que la forme qui correspond à une sorte de jarre, vont dans le sens du mythe. Le vase que le potier crée autour du