Penser Croire 4
Penser n’est pas croire ! Mais qu’est ce que penser ?
Dans un monde, qui semble s’enfoncer chaque jour un peu plus dans la confusion généralisée, cette affirmation et cette question s’imposent comme indispensables à tout travail d’analyse respectable. D’évidence elles devraient être d’ailleurs préalables à toute velléité de connaissance, mais ce truisme s’est délité. Ecrire et/ou dire indifféremment « je pense que » ou « je crois que » ne semble plus poser le moindre problème aux intellectuels contemporains, d’abord et surtout les médiatiques mais en existe-t-il (en est-il (re)connus?) d’autres...? Et je n’ai pas souvenir d’avoir entendu un seul journaliste, faire acte déontologique, en demandant de préciser : « Croyez vous, ou bien, pensez vous, que… ? ». Cette régression sémantique s’est répandue sans aucun frein dans tous les secteurs de nos sociétés. Pourtant la résurgence du théologique au sein même de la
« république » dite laïque devrait susciter (exiger !) une résistance farouche et déterminée sur le sens du mot penser qui fonde notre humaine spécificité ! Et le premier repère pour affronter le tumulte se trouve sans peine dans l’étymologie….
« Penser » est une forme savante 1« provenant (v.980) du latin pensare fréquentatif de pendere (pendre) signifiant aussi « peser » d’où par deux développements différents
« contre-balancer, payer » et dans le domaine intellectuel, « évaluer, apprécier » d’où
« réfléchir, méditer » (VIème siècle). Avant la fin du XIIème Le verbe va générer le mot
« pensée » directement tirée de son participe passé féminin et qui désigne à partir du
XIIIème l’esprit en tant que siège de ce qui est pensé ». Il est donc clair, très tôt, que le terme et ses dérivés, tentent de circonscrire l’ « espace mental » où s’élabore notre compréhension et notre représentation de ce qui nous entoure et, par nécessaire réflexivité, celles de notre propre place dans cet univers. Penser (qui engendre forcément
« penser que l’on pense » !) peut être