Penser par soi meme
Analyse rédigée de la question et définition d'une problématique :
Penser, c'est exercer son entendement et sa raison pour comprendre ce qui constitue la matière de la connaissance ; c'est réaliser une synthèse plus élevée que la perception, la mémoire ou l'imagination. "Penser par soi-même", l'expression signifie-t-elle penser tout seul, penser "sans" ou "contre" les autres, ou bien exercer son esprit critique, son jugement personnel, faire preuve d'indépendance et d'originalité ? Est-il possible de penser par soi-même, et si oui, à quelles conditions ? A-t-on le droit de penser par soi-même ? Est-il légitime de le faire ? Répondre non à ces deux questions, n'est-ce pas accepter l'impossibilité de déjouer les conditionnements idéologiques ou autres, tels que la publicité, la propagande, les sectes, n'est-ce pas céder sans combattre à la logique des passions, aux séductions de l'illusion, à l'idolâtrie de l'opinion ? La possibilité ou l'impossibilité d'une pensée personnelle appelle une réflexion sur la notion des liberté, de vérité, sur la question d'autrui. Renoncer à penser par soi-même, préférer le "sommeil de la raison", le "lâche soulagement" de la résignation, n'est-ce pas en fin de compte renoncer à nous-mêmes ?
Après avoir examiné les difficultés et les limites de l'exercice d'une pensée personnelle, nous en montrerons l'enjeu et l'importance et nous essayerons d'en définir les conditions de possibilité.
I) Les difficultés et les limites de l'exercice de la pensée personnelle (négation de la thèse : le point de vue du "sens commun") :
a) Elle risque de se heurter à "l'ordre établi".
b) Il est long et difficile de se forger une opinion personnelle et, en attendant, "il faut bien vivre". On est donc obligé de suivre l'opinion commune, les usages et les coutumes établis (cf. Descartes, "Discours de la Méthode", 3ème partie).
c) "Penser par soi-même" : une entreprise sotte et présomptueuse ? N'allons-nous