Penser n'est pas croire (alain)
Dans un premier temps, il faut définir chacun de ces termes, chose très importante pour comprendre le sujet!
Annalyse en 2 parties: distinction entre croire et penser.
Croire
Ce qui peut sembler d'emblée curieux, c'est qu'Alain prend comme exemple de croyance ce que "presque tous" vont chercher dans les "sciences". Or les sciences ne nous paraissent pas être le lieu de la croyance, mais bien de la recherche d'un savoir dégagé de la croyance, qui s'oppose à elle, et qui a, plus qu'elle, la valeur ou la dignité de la "pensée". Remarquons tout de même qu'Alain ne pense pas ici aux scientifiques, mais à ce que "presque tous" (le public, le profane, le non-scientifique) vont chercher "dans les sciences", c'est-à-dire, réfléchissez-y, dans un discours qui se présente (au profane, qui n'en maîtrise pas le détail) comme ayant une autorité absolue, et qui par là me dispense précisément de penser. "C'est ainsi", "c'est scientifique" : cela achève toute discussion. Est-ce légitime ? Peut-être, si on sait ce qu'on dit, si on connaît le sens des mots que l'on emploie ; mais qui a le bagage scientifique suffisant pour comprendre ce que les sciences nous énoncent comme leurs résultats ?
On reçoit donc les sciences comme une sorte de révélation qui nous dispense de penser : c'est une forme de croyance. Mais pourquoi allons-nous chercher cela ? C'est qu'il y a plus encore dans ce terme de croyance : il y a une puissance d'attachement : "ils s'attachent aux idées avec une sorte de fureur", etc.
En un sens, pourrait-on dire, nos "connaissances" scientifiques n'ont peut-être pas même le droit au titre, somme toute noble, d'"idées" (ce à quoi revient, si vous lisez bien, ce que je vous expliquais dans le paragraphe précédent). Pourquoi Alain emploie-t-il alors le terme, qui revient à gommer la différence entre nos croyances aveugles et nos croyances fondées en raison ? N'y a-t-il aucune différence entre