Pensez-vous avec eugène guillevic que la poésie est un moyen de connaissance, un des moyens d'apprendre le monde ?
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Horace disait « Ut pictura poesis », la poésie est une peinture. Des siècles plus tard, cette citation résonne encore de manière moderne comme une vérité indéniable. Peinture de l’âme, des sentiments et de la ville comme de la nature, la poésie offre à l’homme un moyen d’expression sans égal aux fonctions variées. Qu’elle soit lyrique ou engagée, elle séduit depuis la nuit de temps et est considérée à la fois comme un chant de l’âme et comme un instrument d’action ou de connaissance. Eugène Guillevic, poète français de la fin du XIXe siècle – à la verve dépouillée, précise et très travaillée – voyait la poésie d’une manière bien spécifique. Il disait d’ailleurs que « la poésie est un moyen de connaissance, un des moyens d’apprendre le monde ». Quelle pertinence faut-il accorder à ce propos ? Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord nous intéresser à la thèse soutenue par le poète et étudier l’intérêt de la dimension lyrique arborée par la poésie. Cependant, cette thèse n’est pas unique et il est possible de la contrer, en effet pour certain la poésie n’est qu’un banal ornement des pensées. Malgré tout nous verrons qu’elle peut s’avérer un moyen d’enseignement utile et efficace, au même titre que d’autres types d’écrits.
La poésie, trop souvent considérée comme une simple peinture de la nature est avant tout un moyen et non une fin, une source de plaisir esthétique et de suggestion. La langue a en effet deux fonctions essentielles : l’une utilitaire, celle de communiquer et l’autre artistique faisant du langage une œuvre de beauté. La poésie fait alors appel à ce côté artistique, à l’irrationnel. Il est question d’intuitions, de rêve et de sensibilité ; elle offre une manière toute différente d’apprécier le monde. C’est uniquement par le biais de la poésie qu’un auteur peut véritablement exprimer les sentiments qui l’animent. Certains mots, trop concrets, ne peuvent définitivement pas refléter les états d’âme d’un homme, c’est en cela que