Pensée de 1968 sur l'anarchisme
MARXISME, ANARCHISME ET PENSEE de 1968
Changer la société c’est d’abord se changer soi même.
Introduction : Dans une conférence que Elisée Reclus, grand nom de la géographie, a prononcé peu avant de mourir, elle définit l’anarchie : « l’anarchie est l’ordre sans le pouvoir » (Ferré). Elle raconte l’anecdote du capitaine et du bateau : c’est l’idée que le capitaine ne sert à rien et que même si le bateau venait à couler il ne pourrait rien faire. Pose le problème d’une société ou l’ordre peut régner devant la peur de la mort. La pensée libérale s’est construite sur la peur de mourir. Mais si les gens sont solidaires en cas de naufrage il n’y a plus besoin de capitaine. Pour les anarchistes, on peut avoir de l’ordre sans pouvoir. Cela relève peut être sur une forme d’utopie. Elisée Reclus est persuadé que plus la société va avancer plus elle avancera vers l’anarchisme, société qui pourra se passer de capitaine, de la société politique ou du pouvoir politique.
En dépit de ce mouvement qui va faire triompher les principes anarchistes au niveau international, il y a aussi de petites expériences. Il y a des communautés anarchistes qui ont existé sous forme d’expérience de laboratoire. Et parmi ces entreprises, nombreuses sont celles qui ont réussi comme par exemple la jeune Icarie de Cabet dans l’Iowa à Desmoine. Pour Reclus,« Ces essais de communes modèles ont toutes le défaut capital d’être fait en dehors des conditions naturelles de la vie. C’est à dire, loin des cités où se brassent les hommes, où surgissent les idées… » . Ce sont des sociétés modèles coupées de la société. Donc même si elles ont réussi, elles ne sont pas naturelles.
Normalement le terme anarchie est péjoratif. Comme le disait Eschyle «ni anarchie, ni despotisme ». Anarchie est une absence d’arche, commencement ou commandement. C’est l’absence de principe et l’absence d’origine.
En 1839, Proudhon parle d’anarchie positive : capacité