Pensées, de blaise pascal
Rappel : importance de la justice au XVIIè s dans la vie quotidienne : elle émane du roi ou de ses représentants. Pascal en parle souvent à l’instar de Racine qui écrit sa seule comédie Les Plaideurs sur le sujet, Molière inclut nombre de notaires et autres magistrats dans ses pièces( Le malade imaginaire par exemple) relire aussi impérativement la fable de La Fontaine : Les animaux malades de la peste. On trouve dans les Pensées des images multiples du monde judiciaire mais aussi une analyse du fonctionnement de la justice qui nous montre qu’elle est aléatoire, relative et liée à la force.
• peinture très ironique de la justice et de ses représentants dans la liasse « Vanité » . Pensons au magistrat qui perd son sérieux au sermon + portrait dépréciatif des gens de la justice F41 : « leurs robes rouges, leurs hermines dont ils s’emmaillotent en chats-fourrés ». les magistrats usent d’artifices pour impressionner : « Nous ne pouvons pas seulement voir un avocat en soutane et le bonnet en tête sans une opinion avantageuse de sa suffisance. »
• autre image caricaturale de la justice dans la liasse « Misère » « Trois degrés d’élévation au pôle renversent toute la jurisprudence . Un méridien décide la vérité. »
La justice serait soumise à la latitude : elle est ridiculisée, affaiblie.
• L’aspect arbitraire des lois est évoqué au F 47 dans un dialogue qui remet en cause la légitimité de la guerre : « Pourquoi me tuez-vous ? …selon où l’on habite , d’un côté ou de l’autre de l’eau, on perd la vie dans un combat+ Même image frappante dans la célèbre formule : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà »
• Aucune loi n’est universelle F56 : « le larcin, l’inceste, le meurtre des enfants, tout a eu sa place entre les actions vertueuses »
• Les lois naturelles ont été remplacées par la coutume. (voir cours : le peuple lui ne le sait pas et doit rester dans l’ignorance