Pere
LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC
Editorial casseroles N n’est jamais mieux servi que par soi-même... Le dernier rapport de la Cour des comptes permet de mesurer comment certains hauts fonctionnaires ont «en estime» les responsabilités qui leur sont confiées, la collectivité à laquelle ils sont censés être au service. Conflits d’intérêts, marchés douteux, dépenses de fonctionnement exagérées... Une gabegie dont l’opinion publique soupçonnait sans doute l’existence mais pas de cette ampleur. Les établissements publics, dont ces hauts fonctionnaires se sont vu confier la bonne marche, sont gérés comme s’il s’agissait de leur propriété privée et comme s’ils s’étaient abrogés au passage le droit de percevoir des dîmes. Le citoyen lambda est bien entendu choqué, horrifié de découvrir que par exemple à la Sonaba, à Agadir, l’ancien directeur, avec sans doute aussi des «copains et des coquins», était le premier à se servir généreusement dans une assiette foncière publique (deux lots de villas rien que pour Mr le directeur!). Ou encore à l’ONDA où les magistrats ont découvert des ventes de lots de villas à «soi-même». A des prix défiant toute concurrence. C’est-à-dire ici à 480 DH et là à 286 DH le mètre carré. Tandis que lui, le citoyen lambda, est peut-être endetté jusqu’au cou pour son crédit immobilier. Sans oublier les abus de marchés par entente directe, régulièrement suspects pour les entreprises. C’est là où le travail de la Cour des comptes est méritoire car il permet de mettre de la lumière sur ses dérives. Et ce n’est jamais agréable pour ces établissements publics de se sentir observés, surtout lorsqu’ils ont des choses à se reprocher. Le plus gros défi sera que les dysfonctionnements avérés puissent aboutir à des sanctions, des poursuites judiciaires. La balle est dans le camp du gouvernement. Tous les