Ce qui me captive à propos de cette image, ne sont pas les branches entremêlées. Certes, elles sont imposantes et elles créent un jeu d’ombres ainsi qu’un jeu de clair/obscur intéressant à mes yeux, mais ce qui me touche le plus est le personnage de la photographie. On ne peut distinguer les traits de son visage, mais seulement son profil. Le personnage me semble être une jeune femme, qui est étrangement semblable à un Sphinx. Or, je connais la légende mythologique le concernant, créature à tête humaine, à ailes d’aigle, à flancs de taureau et à griffes de lion, qui pose une énigme aux citoyens, afin de jauger leurs connaissances. Le Sphinx symbolise également le mystère, tout comme cette curieuse photographie. La jeune femme est indiscernable et ses pensées me sont occultes, mais elle me fascine tout de même. Sa posture est peu habituelle. Que peut-il se cacher derrière ce regard levé vers le ciel ? Selon moi, elle est mélancolique, nostalgique et perdue. Elle est venue seule dans ce parc, et s’est assise, s’est évadée dans ses pensées. Je me pose la question, savoure-t-elle sa solitude, l’a-t-elle recherchée ? Ou au contraire, en souffre-t-elle et cherche-t-elle une échappatoire ? Je penche pour la première option, car certaines âmes errantes choisissent l’isolement, et non pas la compagnie. Néanmoins, il est permis de supposer que la jeune femme ne s’enferme pas dans sa tristesse, car ce regard élevé au ciel m’évoque l’espoir, l’espoir d’être capable de guérir de la noirceur de son cœur, de retrouver le bonheur qu’elle a pu éprouver auparavant, et qu’elle a peut-être perdu dans sa route vers la vie adulte. La jeune femme inspire, malgré sa mélancolie, de la sérénité, et je lui fais confiance pour passer outre ses souffrances.