Persécutions des homosexuels tpe
1 – La perception de l'homosexuel
En France, du début du XIXe siècle jusqu'à 1850 environ, l'homosexualité n'existait pas, dans les mentalités du moins, et le mot homosexuel non plus. Il semble qu'une « amitié passionnée » pouvait bel et bien exister entre hommes, d'ailleurs sans éveiller le moindre soupçons de nature sexuelle. Mais cependant, l'homosexualité existait et était condamner. Celle ci a longtemps été perçu comme immoral ou comme un péché par l'Église. C'est à partir de 1860 que l'on a commencé à penser que les homosexuels souffraient plutôt d'une maladie. Cette position de la communauté médicale et scientifique a perduré jusqu'en 1960 environ, où plusieurs voix se sont manifestés pour remettre en question cette vison de l'homosexualité. Le concept d’homosexualité est donc inventé de toute pièce vers la fin du XIXe siècle – parallèlement à l’introduction du mot « homosexualité » –, dans un effort pour cataloguer les diverses maladies mentales et physiques – dont on ne comprenait pas toujours la nature, loin de là –, mais dont la classification des comportements constituait, espérait-on, l’étape préliminaire à leur maîtrise, sinon leur éradication. Dans un tel contexte, l’homosexualité reste une tare, une maladie voire un crime, en tout cas certainement quelque chose de négatif. On la conçoit comme l’adoption du comportement de l’autre sexe, dans une sorte de délire mental, portant sur le refus de son propre sexe et la croyance « folle » d’appartenir « réellement » au sexe que nous n'avons pas. Marcel Proust, grand écrivain et poète français de la fin du XIXe siècle, était lui même homosexuel. Son œuvre A la recherche du temps perdu, constitué de sept tomes, réserve une place importante à l'analyse de l'homosexualité, plus exactement dans son quatrième volet Sodome et Gomorrhe, où le jeune narrateur découvre, par hasard, que Charlus est homosexuel, lorsqu'il assiste au témoin auditif à ses ébats