Perversions sexuelles - le cas guy georges
Quel est le lien entre criminels sexuels et perversion ? Les criminels sexuels sont-ils tous des pervers ? Et les pervers sont-ils tous des criminels sexuels ? La lecture psychopathologique de la perversion et les mécanismes du passage à l’acte chez les criminels sexuels montre d’étroites similitudes entre ces deux entités cliniques. Nous tenterons donc dans ce travail de rendre compte de la mise en œuvre de processus liés au fonctionnement pervers chez les auteurs de crimes et agressions sexuels. Ainsi, dans une première partie nous aborderons la notion de perversion d’un point de vue psychopathologique psychanalytique. Puis nous verrons ensuite dans une seconde partie quels sont les mécanismes en jeu chez les auteurs d’agressions sexuelles. Enfin, nous illustrerons notre travail par la présentation d’un cas très relayé médiatiquement : le cas Guy Georges, dit « le tueur de l’est parisien », tueur en série qui a semé le crime en échappant à plusieurs reprises aux griffes de la justice.
A. APPROCHE PSYCHOPATHOLOGIQUE ET PSYCHODYNAMIQUE DE LA PERVERSION
I- Notion de « perversion »
Dans le sens commun, le terme de « perversion » désigne les déviations voire transgressions, des conduites sexuelles. La perversion est à l'origine le fait de détourner une conduite de son orientation de base, de la cause commune ou des logiques naturelles. C’est une conduite jugée anormale au regard des normes d’une société donnée, avec ses règles morales et ses conventions. Dans les textes religieux, le terme de perversion est employé comme désignation du Mal, donc comme ce qui est contraire au Bien, idéal à atteindre.
Le terme de « perversion », en psychopathologie, est un terme général désignant à la fois un type d’acte, une conduite sexuelle (cf. la perversion sexuelle), un caractère pathologique, et un mode de relation à l’autre marqué par la manipulation. Il définit un mode de jouissance reposant sur l’humiliation morale, la souffrance,