La vie sédentaire est idéalisée dans le roman Le Survenant, par le fait que les personnages possèdent des terres, ils possèdent des biens. Ces personnages prônent cette idéologie qui est bien illustrée par le personnage de Pierre-Côme Provençal lorsqu'il observe, avec admiration, la propriété de Didace Beauchemin: «Il se retourna et jeta un lent regard au bien des Beauchemin [...] il en mesura les richesses: vingt-sept arpents, neuf perches, par deux arpents, sept perches, plus ou moins.» (page 25). Une autre des valeurs véhiculées par les hommes du roman est celle de pouvoir léguer leurs biens, ce qu'ils possèdent, à leurs progénitures. Pour cela, la descendance doit détenir certaines qualités primordiales, comme avoir du cœur à l'ouvrage, ce qui veut dire, être vaillant et travaillant. Malheureusement, le père Didace croit que son propre fils serait incapable de prendre soin de la terre. Il songe même à se remarier et faire d'autres enfants afin d'avoir la certitude que sa descendance pourra poursuivre le travail sur ses terres. Il va même jusqu'à en discuter avec le curé: «Mais, monsieur le curé, je voudrais élever encore une couple de garçons, s'il y a moyen.» (page 214). Par ailleurs, à de nombreuses occasions, les personnages du récit parlent du personnage principal, c'est-à-dire du Survenant, avec une certaine condescendance en lien avec sa vie de nomade en le surnommant ou l'interpellant: «Survenant», «venant», «fend le vent», «l'homme des routes», ou encore «Grand-dieu-des-routes». Ces prestigieuses appellations sont données aux êtres qui sont de passage, un peu comme le nom de «Z'Yeux-ronds» qui a été donné au chien errant qui a été recueilli par la famille Beauchemin. On retrouve l'idéalisation de la vie sédentaire dans plusieurs œuvres qui relatent cette époque. En effet, la littérature québécoise de cette époque ou encore qui parle de cette époque est davantage ancrée dans une dynamique de stagnation que dans une dynamique de progrès. Par