Peut-on dire que les fables de la fontaine sont des petites comédies?
L’un des aspects les plus séduisants de la littérature française du XVIIème siècle est son intention de plaire et d’instruire : « castigare ridendo moros »
Un des écrivains français classicistes les plus prestigieux de l’époque, était Jean de La Fontaine. Il a écrit plusieurs genres, mais ce qui l’a conduit au succès sont ses trois recueils de Fables, inspirées de l’Antiquité.
Nous nous demanderons si les Fables de La Fontaine sont des très brèves comédies.
Nous avons choisi pour ce travail dix fables : Le Loup et la Cigogne, la Tortue et les deux Canards, Le Lion devenu vieux, La Cigale et la Fourmi, Le Corbeau et le Renard, L’Enfant et le Maître d’école, Le Torrent et la Rivière, Le Rat qui se retire du monde, la Grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le Bœuf, et Le Corbeau voulant imiter l’Aigle.
Pour répondre à cette question nous allons, d’une part, voir en quoi les Fables de la Fontaine sont loin d’être des comédies, et d’autre part, nous verrons les éléments qui nous permettent d’affirmer qu’elles sont comparables à des petites comédies.
Dans un premier temps, nous allons montrer qu’on ne peut pas dire que les Fables de La Fontaine sont des petites comédies.
L’élément le plus évident est que les Fables sont écrites pour êtres lues, tandis que les comédies au XVIIème siècle étaient écrites strictement pour être jouées. Un clair exemple ce sont les comédies de Molière, qui étaient jouées même dans la cour de Louis XIV (par exemple, Tartuffe ou L’imposteur).
C’est à cause de cette différence que l’écriture de ces deux genres est disposée d’une manière différente : tous les deux sont constitués par un ensemble indéfini de vers (Exemple : « Ont ensemble étroit parentage. / Ce sont enfants tous d’un lignage.» La Tortue et les deux Canards, vers 35 et 36) mais dans les comédies sont divisées en cinq ou trois actes qui se divisent en scènes.