Peut on dire a chacun sa vérité
À CHACUN SA VÉRITÉ : À PROPOS DE L’AFFAIRE ARISTIDE P. Jacques Mésidor, sdb
Moun - Revue de philosophie 3 (2006) 248-264
A la demande de la Rédaction de « Moun », mon article se veut un écho tardif à « La vérité en vérité », titre de la plaidoirie que JeanBertrand Aristide1 aurait présenté à Rome en 19892. Il avait été renvoyé de la congrégation des Salésiens de Don Bosco le 8 décembre 1988, en vertu des canons 696-699 du Code de Droit Canonique3.
Né à Port-Salut le 15 juillet 1953, ordonné prêtre le 3 juillet 1982, expulsé de la Société de Saint François de Sales (Salésiens de Don Bosco) le 8 décembre 1988, devenu président d’Haïti le 7 février 1991, exilé le 30 septembre de la même année, il fut ramené par les forces armées américaines le 15 octobre 1994 après 3 ans d’embargo cruel imposé au pays. Il revint au pouvoir le 7 février 2001 après avoir cédé la place à son ancien premier ministre, René Garcia Préval lors des élections de décembre 1995. En 1996 il a épousé Mildred Trouillot. Il fut forcé de démissionner et de quitter Haïti le 29 février 2004. 2 La vérité en vérité: dossier de défense présenté à la Sacrée Congrégation pour les Religieux et les Instituts Séculiers (1989). 3 Code de Droit Canonique, Can. 696 - § 1. Un membre peut aussi être renvoyé pour d’autres causes, pourvu qu’elles soient graves, extérieures, imputables et juridiquement prouvées, comme sont par exemple: la négligence habituelle des obligations de la vie consacrée; des violations répétées des liens sacrés; la désobéissance obstinée aux prescriptions légitimes des Supérieurs en matière grave; le grave scandale causé par le comportement coupable du membre; la défense ou la diffusion obstinées de doctrines condamnées par le magistère de l’Église; l’adhésion publique aux idéologies infectées de matérialisme ou d’athéisme; l’absence illégitime dont il s’agit au can. 665, § 2 prolongée jusqu’à un semestre; d’autres causes de gravité semblables que le droit propre