Peut-on rejeter la philosophie sans philosopher ?
L’opinion publique porte un jugement très dépréciatif sur la philosophie, la trouvant ennuyeuse, inutile, voire néfaste. Pourtant des philosophes contemporains continuent de réfléchir sur des problèmes fondamentaux énoncés dès le Ve siècle avant Jésus Christ concernant la constitution de l’univers, sa finalité…
Le problème soulevé par cette opposition est lié à l’intérêt que revêt la philosophie. On se trouve confronté à une alternative : ou bien la philosophie est vide d’intérêt voire condamnable et dans ce cas il nous faut supprimer cette activité de l’esprit, ou bien elle présente un intérêt capital et il faut l’enseigner au plus grand nombre.
Est-il légitime de condamner la philosophie a priori ? Nous est-il possible en tant qu’homme de nous priver de cette activité spirituelle ? Ayant philosophé est-il possible ensuite de juger la philosophie sans intérêt ?
L’opinion porte un jugement très négatif sur la philosophie, jugement qui repose sur un rejet primaire fondé sur des préjugés. Il est souvent reproché à la philosophie d’être trop abstraite, trop éloignée de nos préoccupations immédiates, de n’être qu’une quête stérile puisque l’histoire de la philosophie ne présente aucun progrès voire d’être néfaste pour l’homme puisqu’elle est une entrave à notre quiétude donc au bonheur .
Bien souvent ces sempiternels reproches sont opposés à un éloges de la science qui en raison du mieux être qu’elle génère via la technologie s’en trouve glorifiée.
D’ailleurs les philosophes reconnaissent eux-mêmes comme Kant que l’histoire de la philosophie ressemble à " un vaste champ de bataille ". En effet on compte autant de philosophies que de philosophes et toutes les théories semblent bien souvent contradictoires. Les philosophies successives se récusent les unes les autres sans construire d’acquis, de certitude.
Ainsi la philosophie semble vide de tout intérêt.
Elle est de plus condamnable puisqu’elle exige un