Peut-on se mettre à la place d'autrui ?
Se demander s’il est possible de se mettre à la place de l’autre ne revient pas qu’à s’interroger sur la faisabilité de la démarche. C’est aussi s’interroger sur notre propre place dans le monde, ainsi que sur la question plus large du devoir, de l’écoute, et de notre rapport à l’altérité en général. Quel positionnement adopter face à l’autre, de l’indifférence au respect en passant par la haine ?
Exploration des expressions corrélatives :
« Donner, laisser sa place »
« Prendre la place »
« Se faire une place au soleil… »
« Trouver sa place, avoir sa place »
Explorez aussi les situations et les figures sociales qui pourraient illustrer l'expression : le confident, le conseiller, le juge, l’ethnologue autant d’individus qui semblent devoir se mettre à la place des autres pour bien jouer leur rôle.
Analyse du sujet :
"Peut-on":
- Est-ce possible, réalisable? Peut-on se décentrer, oublier la particularité de son point de vue pour adopter celui d'autrui ; ou nos points de vue sont-ils irréductibles ; y a-t-il des limites à l'effort de décentrement.
Si ce déplacement est possible comment s’opère-t- il ?
- par sympathie, compassion émotive (la pitié chez Rousseau) ;
- par effort intellectuel d'universalisation (l’impératif catégorique de Kant) ;
- par analogie, par assimilation des informations, immersion culturelle dans le milieu de l'autre (thèse anthropologique et phénoménologique).
Quelle est la clé de la compréhension de l'autre en tant qu’autre ?
A-t-on le droit de se mettre à la place d'autrui?
-On pourrait répondre que c'est même un devoir éthique : celui de la charité envers le prochain ; mais la généralité de la formule laisse entendre d'autres sens où surgit la réalité d'un comportement moins légitime : -l'usurpation (cf. la critique que Platon fait des sophistes qui prennent la place des hommes compétents et des philosophes dans les cités où règne le vote démocratique).
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