Peut-on tout échanger?

On pourrait penser qu'on peut tout échanger parce que dans nos sociétés tout semble avoir un prix, même exhorbitant. Tout pourrait donc s'échanger contre de l'argent. Pourtant le prix n'est pas la seule valeur des choses; certaines comme l'amour, les personnes, la liberté semblent sans équivalent. Il est donc justifié de se demander si on peut tout échanger.
Echanger c'est donner pour recevoir des choses équivalentes (et non identiques). Se demander si « on peut » tout échanger revient à poser une question de possibilité. Est-il possible que tout ait un équivalent ou bien certaines choses ont-elles une valeur absolue? Mais « peut-on » signifie aussi: a-t-on le droit de tout échanger? A supposer que dans les faits tout s'échange (on achète des organes, des bébés, des esclaves) a t-on pour autant le droit de le faire? Le problème est donc de savoir si pour des raisons morales on peut fixer des limites aux échanges.

La nature de l'échange pourrait faire penser que tout est échangeable.

a) Pour qu'il y ait échange, les choses ne doivent pas être identiques, mais d'égale valeur et chacun doit trouver un intérêt à se défaire de quelque chose pour recevoir autre chose.
Exemple: Les Hommes n'étant pas autosuffisants, ils ont intérêts à échanger des biens, des services, des idées. Cela est rendu possible par la division du travail qui suppose la spécialisation de chacun et le partage des tâches. Le boulanger fait du pain, en échange duquel il gagnera de l'argent pour acheter des produits fabriqués grâce à la compétence d'autres hommes.

b) Les échanges supposent que les choses soient évaluées à partir d'une mesure commune.
Tout n'est pas facilement échangeable, parce que tout n'est pas commensurable: Combien de pot de yaourts pour une voiture? Le rôle de la monnaie dans les échanges c'est de fournir une mesure extérieure: un troisième terme qui rende possible l'évaluation des choses. On ne troque pas un bien contre un autre, chaque