Philo
Il s'agit de savoir si pour être heureux et si pour être moral il faut admettre la règle, le précepte, de satisfaire tous ses désirs sans exception ou si, au contraire, il convient de maîtriser certains d'entre eux, voire renoncer totalement à la satisfaction de certains désirs. On remarquera que l'alternative à « tous ses désirs » n'est pas « aucun de ses désirs » mais « quelques désirs ».
Présupposé de la question
Il est présupposé qu'il est possible d'accomplir tous ses désirs, ce qui ne va pas de soi.
Réponse spontanée
Elle est plutôt affirmative.
Plan rédigé
I Valeur du désir
1) Définition du désir
Pour comprendre la valeur du désir, il nous faut d'abord préciser ce qu'est le désir, ce qui nous permettra de préciser pourquoi il semble bien que nous devions le satisfaire.
Le désir est la recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction. On ne désire que ce qu'on n'a pas. Le désir s'accompagne donc du sentiment d'un manque, d'une privation. Pour peu que l'objet de notre désir soit difficilement accessible, ce sentiment de manque peut devenir souffrance, douleur. On comprend, dans ces conditions, que satisfaire ses désirs c'est mettre fin à cette souffrance et, pour peu que nous désirions réellement un objet source de satisfaction, une source de plaisir. Or, si l'on en croit Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a voué l'homme est le bonheur. On a donc l'impression que satisfaire ses désirs c'est répondre à cette destination, à condition bien sûr que le bonheur se limite à une somme de plaisirs.
2) Désir et condition humaine
Il faut souligner que seul l'homme désire. Dieu, parce qu'il est parfait, ne manque de rien et ne saurait désirer. Quant à l'animal, il ne désire pas mais reste cantonné à la sphère du besoin. Le désir n'est pas le besoin. Le besoin est vital et ne pas le satisfaire conduit à la mort. Le désir, lui, n'a rien de vital. L'animal, parce qu'il répond à ses