Philo
Ne désirons-nous que ce dont nous avons besoin?
Le désir semble être l'envers de l'état de besoin: une contradiction apparente, mais non réelle
Désir et état de besoin: une association impossible
Résumé de l'exposé
Il est courant de distinguer le besoin du désir. En effet, on prête au besoin une nécessité, un caractère impérieux relativement à la vie, voire à la survie, qu'on ne reconnaît pas au désir dont les objets sont jugés plus ou moins futiles pour l'existence. Ce qui invite à penser qu'il y a entre l'état de besoin et le désir une différence irréductible. Le besoin serait de l'ordre de la nécessité, essentiellement biologique, de la survie, tandis que le désir lui serait de l'ordre du superflu ou viserait des fins qui sont très au-delà de la survie, comme le plaisir ou le bonheur, choses sans lesquelles il est possible de vivre. On a besoin du nécessaire, on désire le superflu. Toutefois, il est tout aussi courant d'employer indifféremment le mot besoin et le mot désir relativement aux mêmes choses. On peut dire qu'on a besoin de manger, d'apprendre, d'être aimé, de se divertir , tout comme on peut désirer tout cela. C'est pourquoi il est légitime de se demander si nous ne désirons que ce dont nous avons besoin. En d'autres termes, est-ce parce que nous en avons besoin, qu'ils nous sont nécessaires, que nous désirons certains objets ou certaines fins ? Il semble que oui, mais alors comment expliquer que certains de nos désirs portent sur des objets qui sont loin de nous être nécessaires ? Ne désirons-nous pas plus de choses que celles qui nous sont absolument indispensables ? Mais, d'un autre côté, est-il possible de désirer quelque chose